mardi 10 avril 2012

Un parasite, un vrai!

Certains animaux sont solitaires et indépendants, alors que d'autres préfèrent vivre en groupe. Et puis certains choisissent de vivre aux dépens des autres. Ce sont les parasites. Il y en a chez les plantes, les mollusques, les insectes et... les oiseaux!

Le plus connu d'entre eux, et certainement le plus audacieux, est le vacher à tête brune. Son nom vient de sa lointaine habitude à suivre inlassablement le bison d'Amérique pour se nourrir. Le calcul est simple : en se déplaçant, les gros mammifères terrifient les insectes. Pour se payer un bon repas sans trop se fatiguer, rien de mieux que de les suivre à la trace et engloutir ce qui fuit les enjambées des bêtes.

Mais comme toute bonne chose, il y a un côté négatif au plan parfait du vacher à tête brune. Comment suivre une horde de bison en perpétuel déplacement et en même temps fonder une famille et s'en occuper adéquatement?

Pour remédier au problème, l'oiseau décida il y a longtemps d'abandonner carrément la construction d'un nid et l'élevage de sa progéniture, la seule solution possible étant de les confier à des parents adoptifs. Voici les règles à respecter :
1 - repérer les plus valeureux bâtisseurs;
2 - suivre attentivement la progression des travaux et y déposer un oeuf fécondé juste au bon moment;
3 - s'assurer de pondre un héritier agressif et débrouillard pouvant occuper toute la place dans la nouvelle famille et exiger de grosses rations alimentaires (question de survie!).

Il est certain que des résistances sont souvent observées chez les famille d'accueil. Effectivement, seulement 3 % des oisillons à tête brune parviennent à l'âge adulte. C'est pour cette raison que la femelle vacher se promène de nid en nid pour y déposer, un à la fois, plus d'une quarantaine d'oeufs par saison. Et puis, quel spectacle étonnant d'apercevoir un valeureux petit bruant ou viréo s'épuiser à rapporter sans répit de la nourriture au rejeton affamé faisant deux fois sa corpulence!


Le vacher a donc poussé le parasitisme à son extrême, non seulement pour pouvoir se nourrir, mais également pour assurer la survie de sa progéniture et de son espèce!

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